Introduction
Il avait suffi d’un clic sur le site du Secours populaire français (Spf) pour faire ma demande et devenir bénévole de l’association, laquelle faisait l’objet d’une forte médiatisation à cause du confinement lié au Covid. Alors, il ne s’agissait pas pour moi de prolonger mon activité professionnelle mais d’un engagement politique répondant à mon indignation face aux injustices de la société et au sort réservé aux migrants.
Quelques jours plus tard, j’étais reçue par deux jeunes stagiaires (Noémie et Nadège, respectivement infirmière et assistante sociale) qui m’accompagnèrent dans les différents dispositifs existants.
Un double monde se découvrit à moi :1) celui des « bénéficiaires » (des pauvres, des précaires), qui recouvre, croise, celui des migrants, et 2) celui des bénévoles.
L’enjeu était de taille : comment rencontrer l’Autre, qu’il soit bénéficiaire ou bénévole ?
Rapidement je passais du pôle santé où j’assurais une permanence (le Spf n’a pas de vocation soignante; son action se définit en termes d’accueil, d’écoute et d’orientation, si nécessaire) à l’accueil de Mineurs étrangers non accompagnés (MNA).
C’est dans ce lieu où tout jeune migrant est accueilli sans rendez-vous, sept jours sur sept, toute l’année, que j’interviens régulièrement dans le cadre du soutien scolaire- soutien au « perfectionnement de la langue ». (…)